A mes yeux, le projet pédagogique est un document polymorphe, en continuelle réécriture. A la fois outil pédagogique et texte de référence, son vrai visage dépend étroitement du contexte dans lequel il est utilisé.
Hors de tout contexte territorial, le projet pédagogique révèle la vision de l’enseignant, son idéal pédagogique vers lequel il va tendre avec ses élèves. On peut déjà voir que le projet n’est pas écrit « pour la vie » mais qu’il va évoluer et s’étoffer avec la maturité de l’enseignant, son expérience, sa formation, ses rencontres, …
Dans une école d’enseignement artistique, le projet pédagogique rejoint le projet d’établissement et le cursus des études pour constituer les textes cadres de l’enseignement, sur un territoire donné. A ce moment-là, il doit, selon moi, intégrer les particularités de la structure à laquelle il est rattaché. Les valeurs profondes seront certes les mêmes, mais les modalités de mise en œuvre peuvent différer d’un établissement à l’autre. De vision idéale, il devient un outil du « cadre territorial », qui traduit, sur le terrain, des objectifs politiques déjà déclinés dans le projet d’établissement. Si on déroule le raisonnement jusqu’au bout, vous devriez avoir autant de projets pédagogiques que d’employeurs…
Qu’en est-il alors du projet pédagogique demandé aux concours ? Selon moi, c’est un exercice… de style, où il faut répondre à la consigne ! Votre projet pédagogique de concours devra donc à la fois refléter votre vision de l’enseignement tout en s’appuyant sur les textes cadre qui régissent le métier d’enseignant. Un vrai défi parfois…
Et vous, quelle est votre vision du projet pédagogique ?